Une notion essentielle en musique indienne, talim veut dire « enseignement », mais dans un sens beaucoup plus approfondi, puisque c’est un enseignement oral qui compte beaucoup sur l’apprentissage de la mémoire, et que la mémoire ensuite doit  devenir la source de nouvelles créations, ici j’ai une citation tiré du livre de James Kippen, « The tabla of Lucknow », sur son maître Afaq Hussain, de Bhupal Rai Chaudury, qui compare le talim  avec le savoir livresque et dit :

« C’est comme un élève qui s’appuie sur les livres et quand il doit compter sur lui-même il échoue. Si par exemple je me sers de livres pour mémoriser cinq essais pour un examen, et si  dans l’examen aucun de ces essais n’est mentionné, je suis cuit, perdu, par contre si on m’enseigne comment composer, comment construire, comment commencer et comment finir, alors là c’est du talim, chaque partie du processus de composition doit être appris. »

C’est une manière d’inculquer une intelligence musicale à l’élève, « talim ki roshni mé », ‘dans la lumière du talim’. C’est un peu comme un système de self-clonage, où le moindre module mélodique ou rythmique, par combinaison et permutation, peu se développer à l’infini. Ici, Afaq Hussain:

« En fait, le talim ne peut jamais s’épuiser dans ta vie. Les anciens continuent à t’enseigner et tu continues à apprendre. Je fais des calculs, mon esprit continue à travailler, alors je rajoute des compositions au répertoire à la lumière du talim, c’est comme ça que ça se perpétue. »