Interview de Michel Guay, à propos de Kabir.

Kabir, poète, mystique, et tisserand de métier, né en Inde au XIVè siècle:

anarchiste-déiste, militant de la transcendance, poète de l’immanence et partisan du dépassement , visionnaire de l’invisible et auditeur de l’inaudible, il reste sans âge et sans alliance, réfugié universel qui traverse nos frontières muni de l’impunité diplomatique des sans-abris, évadé grandiose de toutes les formes qui déforment, il réitère la vérité que toute demarche spirituelle se doit d’être mystique et que toute mystique doit forcément être subversive, Kabir arrive à chaque moment et à brûle-pourpoint pour nous inciter à cultiver une spiritualité hors-cadre, hors-caste, et en phase avec les strates les plus profondes de notre être. Maître du paradoxe et funambule du déséquilibre il s’appuie sur l’éther et chante l’indicible, sa conviction est enracinée dans cette experience et sa poésie est celle qui fait du monde une analogie de l’invisible, et de l’amour cette histoire inénarrable. Ce livre se veut aussi un hommage au pays et à la culture où j’ai vécu les années formatrices de ma vie adulte, de 19 à 30 ans, et aussi une dette de gratitude pour l’ample respiration de l’altérité que l’Inde nous a légué. M.G.

Michel Guay, musicien, compositeur, et poète hors-les-vers, a vécu en Inde plus de dix ans pour apprendre la musique classique indienne, disciple de maîtres issus de grandes lignées il est aussi diplômé de la Banaras Hindu University, où il fût boursier de l’Institut Shastri Indo-Canadien. Il poursuit une carrière de soliste et participe aussi aux mouvances des musiques actuelles avec entre autres le groupe Mukta. Les spiritualités et l’évolution de la conscience religieuse ont toujours été, avec la musique, le fil d’Ariane de ses pérégrinations à travers le monde.